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Jardins et pelouses sont très précieux pour favoriser la biodiversité et gagner en fraîcheur durant les canicules

Chaque écrin de verdure constitue un milieu essentiel à l’épanouissement de la biodiversité, pour autant que les tondeuses et les sécateurs n’interviennent pas trop souvent. La campagne « En mai, tonte à l’arrêt » nous incite à laisser la faune et la flore reconquérir ces espaces de vie. Une étude scientifique et participative menée en Flandre montre par ailleurs que les haies, les arbres et l’herbe haute peuvent rafraîchir nos jardins de plusieurs degrés lors des vagues de chaleur.

En mai, tonte à l'arrêt

La campagne « En mai, tonte à l’arrêt » s’adresse autant aux particuliers qu’aux entreprises et organisations qui disposent d’un espace où la nature peut s’inviter. Elle les pousse à la paresse, rappelant qu’espacer la corvée de couper et de tailler est tout bénéfice pour la biodiversité.

Lancée il y a 4 ans par l’hebdomadaire Le Vif – Knack, avec d’autres partenaires, l’initiative est à présent relayée par la Direction Générale Environnement du SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement. Celle-ci estime que les organisations fédérales ont un rôle d’exemple à jouer et les encourage à modifier leurs habitudes. Elle a d’ailleurs intégré cette campagne à son programme BiodiversiScape.

CurieuzeNeuzen

Si laisser pousser son gazon est bénéfique pour la biodiversité, cela s’avère aussi très utile pour nous permettre de mieux résister aux canicules. C’est ce que démontre une étude menée en Flandre en 2021 et 2022 par l’Université d’Anvers en collaboration avec le VITO (Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek). Pendant ces deux années, l'Université d'Anvers a orchestré l’opération "CurieuzeNeuzen in de tuin", la plus grande enquête de science participative jamais réalisée en Flandre sur la sécheresse et la chaleur. L’objectif était de collecter des données afin d’aborder deux questions : Comment faire en sorte que nos jardins restent un lieu de fraîcheur pendant une vague de chaleur ? Comment mieux armer nos jardins, mais aussi nos parcs, nos champs et nos espaces naturels contre la sécheresse ?

Résultats

Pas moins de 5.000 citoyens ont accepté de placer un capteur dans leur jardin pendant 6 mois, prélever un échantillon de sol et répondre de manière ponctuelle à de courts questionnaires. Les capteurs ont recueilli des informations uniques sur l'impact des conditions météorologiques extrêmes (chaleur, sécheresse, précipitations) sur notre cadre de vie immédiat.

Les résultats de cette étude ont été publiés à la fin de l'année passée. Ils montrent que les pelouses où l'herbe est haute, ou rarement tondue, sont en moyenne plus fraîches que les pelouses coupées court. Un jardin comptant au moins cinq arbres est en moyenne 1,2 degré plus frais qu'un jardin de même surface sans aucun arbre. Une haie fait également la différence. Les jardins délimités par une enceinte 'vivante' (haies, arbustes...) sont en moyenne plus frais de 0,6 degré que les jardins avec des clôtures en bois ou des murs en pierre. En combinant ces différentes mesures, nous pouvons rafraîchir notre environnement immédiat de plus de 5 degrés.