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Talks for Journalists : des échanges enrichissants entre expert·es et journalistes

Offrir aux journalistes une information éclairée sur des sujets d’actualité liés au développement durable (DD), c’est l’objectif des Residence Palace Talks for Journalists, une initiative lancée par le Centre de presse international (Résidence Palace) et à laquelle participe l’Institut Fédéral pour le Développement Durable (IFDD).

Afin de mettre en place une plateforme permettant des débats ouverts et une sensibilisation informelle au DD, le Résidence Palace a associé l’IFDD, la Fédération internationale des journalistes, la Fédération européenne des journalistes, l’Association des journalistes professionnels, la Vlaamse vereniging van Journalisten et le Centre régional d’information des Nations Unies (UNRIC).
Le réseau organise des rencontres exploratoires à intervalles réguliers entre une trentaine de journalistes issus des médias du monde entier et des spécialistes qui viennent donner un éclairage et partager leur expertise sur des sujets variés, ce qui suscite des échanges très instructifs.

Ce réseau de partage de connaissance et de conscientisation en est à sa deuxième année. En 2024, les thématiques suivantes ont été abordées :

  • Comment lutter contre la désinformation et le Greenwashing ?
  • Le journalisme climatique, une question transversale.
  • Justice climatique : crise climatique, transition et justice sociale.

De la migration environnementale…

Ce mardi 15 avril, à l’initiative de la Fédération internationale des journalistes, nous avons débattu autour du thème « changement climatique et migration ». Les deux oratrices du jour – les Docteures Susanne Melde de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et Heather Grabbe de l’Institut Brueghel – ont attiré l’attention sur les effets des changements climatiques sur la mobilité des populations. Il s’agit là d’un réel facteur de migration. Les migrants environnementaux sont des personnes ou groupes de personnes forcées de quitter leur territoire, leur pays en raison de dégradations environnementales soudaines ou progressives, voire suite à des catastrophes naturelles liées au dérèglement climatique (montée ou salinisation des eaux, inondations, sécheresses, dégradation des sols…). Ces phénomènes affectent négativement leur vie ou leurs conditions de vie, les contraignant à quitter leur foyer, temporairement ou définitivement, et ce, à l’intérieur de leur pays (qui représentent la majorité des déplacements observés) ou au-delà de ses frontières. Les départs peuvent être liés à des évacuations forcées ou résulter d’un choix, qui dépend de nombreux facteurs (environnementaux, sociaux, économiques…). Il importe de trouver des solutions pour ceux qui émigrent et ceux qui n’ont pas d’autre choix que de rester dans un environnement hostile. Les deux intervenantes étaient unanimes : les réponses politiques structurelles à apporter doivent inclure tant des mesures d’atténuation que d’adaptation. 


Residence Palace talk for journalists

© UNHCR/Vincent Tremeau

Il est essentiel de comprendre la dynamique migratoire pour prendre des décisions éclairées et apporter des réponses politiques efficaces. C’est la raison pour laquelle l’OIM publie annuellement un rapport sur l’état de la migration dans le monde, expliquant les tendances ancrées et les nouveaux défis. Le rapport 2024 souligne que, si les migrations internationales restent un moteur de développement humain et de croissance économique, de nombreux défis persistent. Alors que l'on estime à 281 millions le nombre de migrants internationaux dans le monde, le nombre de personnes déplacées en raison de conflits, de violences, de catastrophes climatiques et d'autres raisons a atteint fin 2022 le niveau le plus élevé jamais enregistré dans l'histoire moderne, soit 117 millions, ce qui souligne l'urgence de remédier aux crises liées aux déplacements et d’agir sur les causes là où on le peut encore. 

Les intervenantes ont ainsi cité une étude de 2021 de la Banque mondiale où l’on peut lire que « le changement climatique constitue un facteur de migration de plus en plus puissant qui pourrait contraindre, d’ici à 2050, quelque 216 millions de personnes dans le monde en développement à migrer à l’intérieur de leur pays ». Le même rapport estime cependant qu’ « une action immédiate et coordonnée en vue de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et de soutenir un développement vert, résilient et inclusif pourrait diminuer l’ampleur des migrations climatiques internes de 80 % ».

… aux matières premières critiques

La prochaine rencontre, qui sera organisée par l’IFDD fin mai, portera sur le rôle crucial des matières premières critiques dans un paysage géopolitique en mutation. 

L'IFDD développe, en effet, une expertise sur cette thématique depuis quelques mois grâce à la création d’une cellule dédiée. Celle-ci a pour mission de promouvoir une utilisation responsable des ressources, au service des générations actuelles et futures. En effet, une forte hausse de la demande de terres rares est attendue dans les années à venir. C’est pourquoi le Conseil européen a adopté, en mars 2024, la réglementation européenne sur les matières premières critiques. Leur importance économique pour l'Union européenne (UE) est capitale, car elles présentent un risque élevé de rupture d'approvisionnement en raison de la concentration de leurs sources et du manque de substituts de qualité et abordables.

Sur les 34 matières premières critiques recensées, une liste spécifique de 17 matières premières stratégiques (en jaune foncé), a été créée pour les matières dont la fourniture devrait augmenter de manière exponentielle, qui ont des exigences complexes en matière de production et qui sont donc confrontées à un risque plus élevé de problèmes d'approvisionnement. Source:  Conseil de l'UE et du Conseil européen

Principaux fournisseurs de matières premières critiques de l'UE - Source: Commission européenne

La législation européenne entend :

  • accroître et diversifier l'approvisionnement de l'UE en matières premières critiques ;
  • renforcer la circularité, y compris le recyclage ;
  • soutenir la recherche et l'innovation en matière d'utilisation efficace des ressources et de mise au point de substituts.

Au niveau belge, à son échelle, la cellule « matières premières critiques » de l’IFDD décline ses objectifs en trois axes :

  1. Connaissances : construire, collecter et diffuser les connaissances sur les matières premières critiques et stratégiques ;
  2. Recherche : stimuler la recherche et l’innovation dans ce domaine ;
  3. Politique : formuler des recommandations pour des politiques publiques éclairées. 

Vous pouvez retrouver toutes les vidéos des sessions passées des « Talks for journalists » sur la chaine YouTube de notre partenaire Résidence Palace. 


Plus d’informations

Residence Palace Talks for Journalists

Le rapport sur l’état des migrations dans le monde 2024 révèle les dernières tendances et les défis mondiaux en matière de mobilité humaine

Une législation de l'UE sur les matières premières critiques pour l'avenir des chaînes d'approvisionnement de l'UE